Conversation avec Louise-Marie

J’ai rencontré Louise-Marie au lycée, elle est super inspirante et j’avais hâte de vous partager cette conversation. On parle de son parcours, de musculation, de rapport au corps, de musique…  c’est parti !

Tout d’abord, est-ce que tu pourrais te présenter de la façon dont tu le souhaites ?

Je m’appelle Louise-Marie, je n’ai encore que 19 ans et je suis actuellement coach sportive diplômée d’état, ayant fait une formation sur 1 an, un BPJEPS.

Tu as une passion pour la musculation, quel a été le déclencheur qui a fait que tu t’es mise à ce sport ? Est-ce que tu pourrais nous partager ton parcours ?

J’ai commencé la musculation en décembre 2019. J’avais repris le sport après mon anorexie, en mars 2019. Je n’avais pas passé mon bac de sport au lycée, j’étais dispensée toute l’année. J’ai commencé la salle en même temps que la fac parce que je commençais à prendre mon indépendance. J’ai été m’inscrire avec deux amies mais finalement il y a que moi qui me suis retrouvée inscrite et j’ai commencé à y aller un peu tout les jours. 

J’avais toujours eu une attirance pour les corps, les physiques musclés, et quand j’ai commencé la musculation, ça a un peu été comme une révélation, c’est vraiment à ce moment là que j’ai commencé à me sentir mieux dans ma peau. C’était un peu comme une renaissance, j’ai vu mon physique changer et j’ai commencé à m’apprécier moi-même.

Qu’est-ce que tu dirais aux personnes qui aimeraient peut-être s’inscrire dans une salle de sport mais qui n’osent pas ou qui ont peur de ne pas se sentir à leur place dans ce genre d’environnement ?

Je leur dirais que tout le monde a sa place dans une salle, qu’il n’y a pas de « mauvaise personne », qu’il n’y a pas une personne qui est meilleure que l’autre. On a l’impression d’être regardé mais au final chacun fait son truc de son côté. D’ailleurs, c’est peut-être aussi le côté collectif qui manque un peu dans les salles de sport. C’est presque trop individuel. En tout cas je leur dirais de foncer.

Est-ce que, en étant une femme, tu sens un regard, une pression, un jugement supplémentaire à la salle ?

Pour avoir fréquenté plusieurs salles de sports, je pense que cela dépend des endroits et surtout de la façon dont la structure est gérée et par qui, c’est le personnel impose certaines limites aux adhérents. En tant que femme, personnellement c’est plutôt des regards parce que je commence à être relativement musclée, donc c’est encore différent par rapport à d’autres femmes. Cependant, j’ai déjà entendu des choses qui sont complètement inadmissibles de la part de certains hommes et je comprends qu’il y ait certaines femmes qui puissent avoir peur d’aller en salle de sport pour ça. Mais il ne faut pas hésiter à en parler à quelqu’un d’autre et cela se règle, il ne faut pas que ça se mette en travers de nos entraînements. Il ne faut pas hésiter à se montrer, à montrer qu’on est là, qu’on est pas là pour rigoler et que, même si l’on est une femme, on peut faire exactement la même chose, même mieux.

Je voulais un peu parler de ton changement d’alimentation, qu’est-ce qui a fait que tu n’es plus végan ? 

Je respecte évidemment le véganisme, je mange encore des produits végan parfois mais ce mode d’alimentation, dans mon cas, faisait parti de la maladie. L’anorexie, c’est une maladie qui fait que, inconsciemment, tu vas restreindre beaucoup de choses de ton alimentation ou de ton mode de vie. Tu ne sais pas que tu es malade quand tu es malade donc tu vas trouver des raisons pour supprimer des choses de ton alimentation, et en l’occurence c’en était une. Quand j’étais végan, j’avais encore des grosses crises de boulimie et ça s’est arrêté petit à petit, à partir du moment ou j’ai commencé à remanger comme tout le monde et à me faire plus plaisir.

Même si on en a déjà un peu parlé, j’aimerais revenir sur ton parcours. Qu’est-ce que tu as fait comme études, qu’est-ce que tu fais en ce moment et qu’est-ce que tu aimerais faire plus tard ?

Avant de faire le BPJEPS, j’avais fait un an de licence de sociologie. D’ailleurs, j’aimerais bien peut-être reprendre une licence en sociologie ou en psychologie, en distanciel si possible. 

Et donc l’année dernière, j’ai fait un BPJEPS AF, activité de la forme spécialité altérophilie et musculation. C’était vraiment bien. La formation en soi manque énormément de contenu, il faut beaucoup se renseigner soi-même pour vraiment apprendre des choses et parler avec des gens qui s’y connaissent. C’est une formation diplômante mais pas forcément une formation qualifiante.

Et là, en ce moment, je travaille chez Leclerc, grâce à mon meilleur ami qui m’a aidé à trouver du travail. Cette année, j’aimerais bien passer une formation dans la sécurité, un CQP, ça ne dure pas très longtemps, ça dure deux mois, juste pour avoir une petite formation en plus, et maintenant ça passe bien vu que je suis costaude. 

J’ai aussi actuellement deux personnes en coaching et je dois en avoir une troisième bientôt. Plus tard, j’aimerais bien monter ma propre entreprise.

Trop bien, donc vraiment du coaching, pour aider des personnes à se mettre au sport ?

Oui. Et dans le futur encore, j’aimerais bien avoir mon propre studio pour coacher, avec mon matériel et ne pas seulement me déplacer chez les gens.

En parlant un peu de coaching justement, est-ce que tu aurais des conseils, un secret de motivation ou de régularité ?

Je sais pas si vraiment, il y a de secret, je pense qu’il ne faut pas se forcer à faire les choses qu’on a pas envie de faire. Il faut absolument prendre du plaisir parce que quand t’aime pas un truc, t’as pas envie de continuer et il ne faut pas se forcer. 

Est-ce que tu pourrais nous partager quelque chose que le fait de te mettre à la musculation t’as apporté ou bien quelque chose que tu as appris ?

Faire de la musculation, je dirais que ça m’a apporté de la rigueur, à avoir une routine et à la respecter.

D’ailleurs, en ce moment c’est quoi ta routine d’entraînement, est-ce que tu pourrais nous partager une journée ou une semaine type ?

En ce moment, je m’entraîne 6 fois par semaine, 6 jours sur 7 en PPL (Push Pull Legs) même si dans mon cas c’est plutôt Push Legs Pull. Push englobe tout les mouvements de poussée pour les pectoraux, les épaules et les triceps. C’est ce que je fait le lundi. Le mardi ce sont les jambes (legs) : quadriceps, ischios, fessiers, mollets, aducteurs… Enfin, Pull correspond aux mouvements de tirage et aux biceps, c’est le mercredi. Et cela se répète : le jeudi c’est à nouveau push, à nouveau jambes le vendredi et tirages le samedi. Avec, ensuite, un jour de repos.

Et tu arrives à t’organiser avec ton boulot, à faire ton sport avant ou après, ou ça change selon ?

Comme je suis d’après-midi en ce moment, je m’entraîne le matin, je vais à la salle entre 7h30 et 8h. J’aime bien m’entraîner le matin mais la semaine prochaine je serais du matin donc j’irais à la salle l’après-midi.

Alors je me demandais, à quoi ressemble ta playlist du moment, quels sont les artistes que tu aimes bien écouter quand tu t’entraînes notamment ?

J’écoute un peu de tout, ça passe de la house, de l’éléctro à Vivaldi en passant par MyQuan, en passant vraiment par tout.

Trop bien, Lana Del Rey aussi ?

Évidemment, mais pour s’entraîner pas trop.

Est-ce que tu as des objectifs particuliers pour cette année ou juste pour la fin de l’année là ?

Pour cette année, concernant le sport, j’ai juste de devenir encore plus musclée et faire de la compétition dans le bodybuilding. Je vise un nouvel petit objectif quand j’en atteint un mais je n’ai pas vraiment un objectif spécifique pour l’instant, en tout cas pas pour cette année, c’est plus sur le long-terme.

Dernière question, ça signifie quoi pour toi d’être heureuse, et qu’est-ce qui te fait sourire au quotidien ?

Pour moi justement le bonheur ça n’a rien à voir avec l’argent ou avec le fait de réussir tout ce que tu veux. Je pense que je ne serais pas bien si je ne faisais pas le sport que je fais mais ce qui me rend vraiment heureuse c’est de voir des personnes que j’apprécie, de rencontrer des gens qui ont la même passion que moi et je pense que c’est l’aspect social vraiment qui rend les gens heureux et pas tout ce qui est superficiel.